Séminaire de recherche LADEC – Maison d’Izieu Regards interdisciplinaires sur les crimes de masse – Anthropologie, Droit et Histoire « Témoins, témoignages, témoigner » – Séance n°1 Jeudi 11 décembre, de 9h à 16h30 à Lyon ou en webinaire Le LADEC de l’Université Lyon 2 et la Maison d’Izieu débute le cycle 2 du séminaire de recherche. Les crimes de masse sont désormais abordés sous l’angle « témoins, témoignages, témoigner », toujours en croisant les regards des différentes disciplines – Anthropologie, Droit et Histoire. Pour cette première séance, nous retrouvons Tiphaine Duriez et Dejan Dimitrijevic qui aborderont les enjeux contemporains du témoignage à travers l’exposition des cas de la Serbie et de la Colombie. Propos de la séance Comment la violence de masse et les massacres, en tant que pratiques ritualisées et dispositifs de pouvoir, participent-ils à la reconfiguration des ordres politiques et symboliques dans les processus de transition ou de subversion politique? La journée proposera une approche anthropologique des logiques sacrificielles, des mémoire(s) traumatiques et des récits de légitimation, et un dialogue entre les processus politiques contemporains de la Serbie et de la Colombie. Plusieurs entrées analytiques seront empruntées : Mémoire et narration : Comment les récits post violence (par les bourreaux, les victimes et les tiers) reconstruisent-ils le sens politique des massacres ? Rôle des corps violentés comme « marqueurs territoriaux » ou « preuves historiques » (ex : charniers comme symboles de pouvoir). Violence et liminalité politique : Analyse des périodes de transition où la violence devient un moyen de « désincorporer » l’ancien ordre et d’« incorporer » le nouveau. Étude des acteurs « liminaux » (milices, bourreaux improvisés) et leur rôle dans la reconfiguration des hiérarchies dans le nouvel ordre social. Resymbolisation post-violence : Comment les objets, lieux ou dates des massacres sont-ils réinvestis pour fonder une nouvelle légitimité ? Rôle des commémorations et des mémoriaux dans l’ancrage d’un nouveau récit national. Intervenants Dejan Dimitrijevic, professeur des universités en anthropologie Tiphaine Duriez, maîtresse de conférence à l’Université Lyon II/LADEC Avec la participation de : Alexandre Nugues Bourchat, directeur de la Maison d’Izieu Informations pratiques Pour participer à cette séance, deux possibilités : En présentiel à Lyon Amphithéâtre Fugier campus Berges du Rhône – Rue Chevreul – Bâtiment Athéna (ATH.038) – 69007 LYON https://www.univ-lyon2.fr/universite/lieux-sites-campus/amphitheatre-fugier Pour assister à la journée, vous devez réserver votre billet en ligne. Réserver son billet En webinaire Les interventions seront retransmises en direct en webinaire. Si vous souhaitez le suivre, il vous suffit d’en faire la demande : page d’inscription. S’INSCRIRE À LA VISIO Vous pouvez accéder au replay des précédentes séances sur la page dédiée au séminaire de recherche : Regards interdisciplinaires sur les crimes de masse Le projet global « Regards interdisciplinaires sur les crimes de masse – Anthropologie, Droit et Histoire » Massacre, crime de guerre, crime contre l’humanité, génocide… autant de termes qui sont devenus objets du droit après la Seconde Guerre mondiale. La césure historique qu’a constitué cet événement est notamment signifiée par deux rejets fondamentaux : 1) la disqualification définitive de la raciologie et du classement hiérarchique des groupes humains, 2) la condamnation universelle de l’entreprise coloniale. Ces nouveaux objets du droit ont principalement été formés sur la base des décisions judiciaires des procès des crimes de masse commis par l’Allemagne nazie. Ces instructions créent un nouveau cadre juridique, qui se donne pour ambition d’ouvrir une ère où l’élaboration de différentes convention et traités sont sensés contribuer à la domestication et à la maîtrise de la violence pour qu’elle ne devienne pas extrême. Néanmoins les grandes puissances se sont souvent abstenues de les ratifier afin de ne pas en subir les conséquences. Depuis lors, les définitions données à ces qualifications juridiques sont en constante évolution. Les conflits et rapports de force contemporains nécessitent d’être pris en compte. Ces situations nouvelles impactent non seulement la perception des violences contemporaines mais elles contribuent aussi à reconsidérer celles du passé, remodelant ainsi les catégories. Certaines violences jugées désormais « extrêmes » sont mises hors la loi et comme telles, durement sanctionnables. Qu’est-ce que le LADEC ? Le LADEC est la seule Unité de Recherche en anthropologie en Auvergne-Rhône-Alpes. Les recherches s’organisent autour de 2 pôles : « Mondes défaits/Mondes refaits » qui traite des situations de violences, de menaces et de transition incertaines, mais également aux processus de reconstruction, de production de savoirs et d’utopies. « Natures incertaines, frontières du vivant » qui étudie les rapports des humains à leur environnement ou à la santé. Ce séminaire s’inscrit dans les recherches du premier pôle. Il est né d’interrogations et problématiques issues des échanges entre le LADEC et la Maison d’Izieu.