Commémoration du 16 juillet 2020

Ce jeudi 16 juillet, la Maison d’Izieu commémorait la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français, et rendait hommage aux Justes de France. Les 16 et 17 juillet 1942, 13 000 personnes furent arrêtées dans Paris et sa banlieue parce que juifs. Plus de 8 000 furent regroupées au Vélodrome d’Hiver (le Vél’ d’Hiv) avant d’être internées dans les camps du Loiret puis déportées.

Suite à la lecture du Kaddish par M. Daniel Dahan, grand rabbin de Lyon et l’allocution de M. Arnaud Cochet, préfet de l’Ain, les élèves de la promotion « Sabine Zlatin » de l’IRA de Lyon ont remis des roses blanches aux autorités et élus. Les 51 roses ont été déposées devant la stèle nationale en hommage au 44 enfants déportés et à leurs 7 éducateurs. Un moment de silence a laissé place au recueillement.

Thierry Philip, président de la Maison d’Izieu, M. Grégory Doucet, maire de Lyon et Florence Verney-Carron, déléguée à la culture et au patrimoine Région Auvergne-Rhône-Alpes ont à leur tour pris la parole devant la maison.

L’occasion pour le président de l’association de remercier les donateurs anonymes sans qui la Maison d’Izieu ne pourrait réaliser autant de projets pédagogiques, de séminaires, de conférences, et de projets culturels. M. Grégory Doucet, maire de Lyon a fait le récit du quotidien des enfants d’Izieu :

« À la maison d’Izieu, les enfants accueillis reçurent des soins, de l’affection, de la tendresse, de l’amour. Ils se vêtirent, ils apprirent à lire, à écrire, à compter. Ils étudièrent, ils jardinèrent, ils chantèrent, ils firent des dessins. Ils adressèrent des lettres, ils en reçurent. Ils épluchèrent des pommes de terre, ils aidèrent à cuisiner, à ranger, à plier le linge, à traire. Ils sautèrent sur leur lit, furent soignés quand ils étaient malades, ils pleurèrent, ils rirent. »

Puis il rendit hommage aux familles déportées, souligna la responsabilité de la France de Vichy dans la déportation de nombreux juifs, exprima sa profonde gratitude envers les justes de France, et rappela finalement la nécessité de lutter contre les discours de haine en s’appuyant sur les exemples du passé.

« La mémoire ne va pas de soi, il lui faut des lieux, des temps, des dates, des stèles, des rassemblements, des commémorations, des procès, des archives, des livres, des travaux, des êtres, des volontés. »