La maison

Communément appelée « la maison d’Izieu », l’édifice se situe dans le hameau de Lélinaz sur la commune d’Izieu.

En 1835, cette grande « maison de maîtres » est d’ores et déjà dotée d’une longue terrasse et d’un vaste jardin qui comprend un verger ainsi qu’un bassin pour l’élevage des poissons. À ses côtés se trouvent une ferme avec des granges, une magnanerie et son four où sont élevés des vers à soie.

Avant 1939, les propriétaires de la « Villa Anne-Marie » louaient leur maison en été à des colonies de vacances, par l’intermédiaire de l’évêché de Belley. Le confort était rudimentaire puisque la maison n’avait ni eau courante ni salle de bain.

L’eau de source du bassin servait pour la toilette et les tâches quotidiennes. En hiver, le chauffage était assuré par des poêles à bois.

En 1943-1944, la maison accueille la colonie des enfants réfugiés de l’Hérault.

Après les années 50 la maison est occupée par des particuliers.

En 1988, à la suite du procès K. Barbie, l’Association du « Musée mémorial d’Izieu » est créée ; son premier objectif est de racheter le bâtiment afin d’y créer un musée dont le thème central serait les enfants juifs d’Izieu et le crime contre l’humanité.

Grâce à une souscription nationale et internationale, placée sous le haut-patronage du président de la République François Mitterrand, l’Association devient propriétaire du site en juillet 1990.

En mai 1992, le projet de création du mémorial est inscrit dans le cadre des Grands Travaux de la Présidence, aux côtés de prestigieux projets tels la Pyramide du Louvre ou l’Opéra Bastille. Doté alors de réels moyens, la mise en œuvre du projet prend un essor décisif. Placée sous la responsabilité de l’Association, la maîtrise d’œuvre est confiée à la Mission Interministérielle des Grands Travaux – dont le directeur est Luc Tessier –  qui délègue la conduite de l’opération au Service constructeur du Rectorat de Lyon. La maîtrise d’œuvre architecturale, muséographique et technique est confiée à François Guiguet et Christian de Portzamparc est architecte consultant de la maîtrise d’ouvrage pour la muséographie.

Le chantier de rénovation démarre à l’automne 1993 et dure à peine 6 mois, le Musée-Mémorial d’Izieu est inauguré par le Président de la République François Mitterrand le 24 avril 1994.

 

© Studio Erick Saillet

Plutôt qu’une reconstitution, la muséographie privilégie une évocation de l’atmosphère de l’époque de la colonie et de la présence disparue des enfants.

La Maison esquisse ainsi le quotidien de la vie des enfants. Une signalétique discrète indique l’usage de chaque pièce ; des lettres et des dessins des enfants sont exposés dans le réfectoire ; le portrait de chaque enfant arrêté le 6 avril 1944 et déporté figure dans les dortoirs.

Court métrage d’animation à découvrir dans la maison

La lanterne magique des enfants d’Izieu

Accompagnés par le jeune cuisinier de la Colonie Philippe Dehan, âgé de 21 ans, qui leur transmet son amour du cinéma, les enfants de la Colonie d’Izieu créent des histoires sous forme de rouleaux dessinés, destinés à être projetés à la lueur d’une source lumineuse selon le principe de la lanterne magique – un instrument d’optique qui sert à projeter des images sur un écran ou sur un mur, comme une bobine de film. Les enfants accompagnaient cette projection par la lecture de leurs récits, véritables scénarios dont ils interprétaient les dialogues et créaient les bruitages. C’est dans l’esprit de ces veillées qu’à l’issue de la visite accompagnée de la maison, vous pourrez découvrir un court-métrage d’animation avec le premier épisode consacré à l’histoire « Ivan Tsarawitch ». Les voix et bruitages ont été réalisés par la classe d’UPEAA du collège de Vaulx-en-Velin. Le studio d’animation Parmi les lucioles films, en collaboration avec la Maison d’Izieu et l’école d’art Émile Cohl, a entrepris de prolonger l’intention cinématographique des enfants de la Colonie d’Izieu dans un court métrage d’animation fidèle à leurs dessins et respectueux de leur mise en récit.

À découvrir à l’issue de la visite accompagnée de la maison,
Inclus dans le billet d’entrée classique ou thématique.

La Maison d’Izieu remercie particulièrement la Communauté de communes Bugey-Sud pour son aide à l’installation du nouveau dispositif, la Fondation Solidarités by Crédit Agricole Centre-Est, la Fondation Crédit Agricole Pays de France, la Fondation Mérieux, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, le Fonds de dotation Sabine Zlatin, la région Auvergne-Rhône-Alpes, la DILCRAH – Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT, et les 467 contributeurs qui, par leur participation au financement participatif, ont permis la réalisation du premier épisode de la Lanterne magique des enfants d’Izieu.

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Les plaques sur la façade de la maison

Plaque des noms des enfants et des adultes déportés, Maison d’Izieu © Y. Perrin

En 1946, lors de la commémoration du 7 avril, une première plaque est posée sur la droite de la maison. Elle rappelle l’histoire de la rafle et de la déportation des enfants et de leurs éducateurs. Elle mentionne le nom et l’âge de chacun des enfants et adultes déportés : « Le 6 avril 1944, jour du Jeudi Saint, 44 enfants de la Maison d’Izieu étaient arrêtés par les Allemands, avec leurs maîtres, puis déportés le 15 avril 1944. Quarante-et-un enfants et cinq de leurs maîtres furent exterminés dans les chambres à gaz d’Auschwitz. Le directeur de la colonie et deux garçons furent fusillés dans la forteresse de Revel. »

Lors de l’inauguration du Musée-mémorial d’Izieu en 1994, le nom de Fritz Loebman, omis en 1946, est ajouté.

Lors des commémorations d’avril, c’est devant cette plaque que sont lus les noms des enfants et adultes déportés.

Plaque de 1990 © Maison d’Izieu

En 1990, après l’achat de la maison par l’association, une deuxième plaque est posée à l’initiative de Sabine Zlatin, à gauche de l’entrée principale.
Le texte qui y est gravé évoque l’histoire du lieu et la vie de la colonie avant la rafle :
« Ici, sous le nom de « colonie d’enfants réfugiés de l’Hérault », Sabine Zlatin, infirmière de la Croix-Rouge, assistante sociale de l’Hérault, et Miron Zlatin, ingénieur agronome, ont fondé le 10 avril 1943, la « Maison d’Izieu » pour y recueillir des enfants juifs. »

Plaque d’inauguration, 1994 © Maison d’Izieu

En 1994, une troisième plaque est apposée entre les deux portes de la maison. Elle rappelle l’inauguration du mémorial par François Mitterrand, président de la République, le dimanche 24 avril 1994.